Smithsonian Ocean
admin - décembre 22, 2021Les limaces (escargots sans coquille) ne sont pas toutes des nuisibles bruns et gluants que l’on trouve dans votre jardin. Dans l’océan, elles se présentent sous une grande variété de couleurs – certaines se marient avec le fond et sont difficiles à repérer, mais d’autres sont très voyantes. Les nudibranches sont particulièrement appréciés des plongeurs et des photographes sous-marins en raison de leurs couleurs souvent vives et magnifiques. La coloration n’est cependant pas seulement utile pour une jolie photo. Les couleurs vives avertissent les prédateurs que ces nudibranches feraient un mauvais repas car ils sont armés de toxines et d’autres moyens de défense.
D’où viennent ces défenses ? Certaines espèces du groupe de nudibranches appelé aeolidés (prononcé eh-o-lidés) volent les défenses des animaux piqueurs dont ils se nourrissent ! Les méduses, les anémones de mer, les coraux et les espèces apparentées du phylum Cnidaria capturent leur nourriture à l’aide de cellules urticantes spéciales appelées cnidocytes, qui tapissent leurs tentacules. Ces cellules remplies de venin libèrent de minuscules structures ressemblant à des harpons (appelées nématocystes) qui servent à la fois à capturer les proies et à se défendre contre les prédateurs potentiels. Les nématocystes sont extrêmement efficaces pour dissuader la plupart des prédateurs des cnidaires – mais certains prédateurs, comme les limaces de mer aeolides, sont capables non seulement de vaincre les armes venimeuses, mais aussi d’utiliser ces défenses à leur avantage.
Lorsque les aeolides se nourrissent de ces proies bien armées, la première chose qu’ils doivent faire est d’empêcher les cellules urticantes de tirer. Ils semblent y parvenir en utilisant leur bave de limace : certaines substances chimiques contenues dans leur traînée de mucus gluant les protègent des piqûres. Une fois ingérés, les nématocystes non activés passent par le tube digestif du nudibranche. Certains sont excrétés avec le reste des déchets du nudibranche, mais les nématocystes urticants immatures sont stockés dans des poches appelées cnidosacs jusqu’à ce qu’ils aient mûri et soient nécessaires.
Les limaces solides vont alors projeter les cellules urticantes volées lorsqu’elles sont menacées, et les nématocystes piquent et endommagent les animaux qui tentent de manger les limaces. En tant que chercheur au Smithsonian et à l’Université du Maryland, j’étudie le processus évolutif qui a permis aux nudibranches de voler et de stocker les nématocystes des cnidaires. La façon dont les ancêtres de ces limaces ont réussi à coopter les défenses de leurs proies pour leur propre usage reste un mystère. En apprendre davantage sur l’histoire évolutive de ces limaces de mer colorées nous montrera comment les éoliennes ont acquis cette fonction et d’où vient cette capacité.
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