L’algorithme basé sur la procalcitonine ne réduit pas l’utilisation des antibiotiques dans l’USI
admin - juillet 17, 2021Question clinique
Un algorithme basé sur la procalcitonine peut-il réduire l’utilisation des antibiotiques chez les patients gravement malades ?
La ligne de fond
Un algorithme basé sur la procalcitonine utilisant un seuil de 0,1 ng/mL ne diminue pas significativement la durée du traitement antibiotique chez les patients gravement malades, ni la durée du séjour ou le nombre de décès. Le taux de diminution du taux de procalcitonine au cours des 72 premières heures constitue toutefois un facteur prédictif indépendant de la mortalité toutes causes confondues à court et à long terme. (LOE = 1b-)
Référence
Shehabi Y, Sterba M, Garrett PM, et al, pour les investigateurs de l’étude ProGUARD et le groupe d’essais cliniques ANZICS. Algorithme de la procalcitonine chez les adultes en état critique présentant une infection indifférenciée ou une suspicion de septicémie. Am J Respir Crit Care Med 2014;190(10):1102-1110.
Conception de l’étude : Essai contrôlé randomisé (sans insu)
Source de financement : Fondation
Allocation : Caché
Cadre : Patients hospitalisés (USI uniquement)
Synopsis
La procalcitonine (PCT) est un biomarqueur de sepsie qui a été utilisé pour guider l’utilisation des antibiotiques dans différentes populations de patients. Dans cette étude, les auteurs ont testé un algorithme de PCT utilisant un seuil de 0,1 ng/mL pour réduire l’exposition aux antibiotiques chez les patients gravement malades. Des patients nouvellement admis dans des unités de soins intensifs (USI) et recevant des antibiotiques pour des infections suspectes ont été randomisés, selon une répartition cachée, pour recevoir des soins guidés par la PCT (n = 196) ou des soins standard (n = 198). Tous les patients ont fait l’objet d’un dosage quotidien de la PCT jusqu’à leur sortie de l’unité de soins intensifs ou pendant un maximum de 7 jours. Dans le groupe PCT, les antibiotiques étaient arrêtés si les taux de PCT étaient négatifs (< 0,1 ng/mL), si les taux de PCT étaient limites (0,1 – 0,25 ng/mL) et que l’infection était peu probable, ou si les taux de PCT diminuaient de plus de 90 % par rapport aux valeurs de départ. Dans le groupe de soins standard, le clinicien traitant déterminait l’utilisation des antibiotiques sans connaître les résultats de la PCT. Les caractéristiques initiales des deux groupes étaient similaires en ce qui concerne les scores de gravité de la maladie et les valeurs initiales de la PCT. La conformité à l’algorithme PCT était élevée, avec moins de 3% de jours d’étude où l’algorithme n’a pas été suivi. Aucune différence significative n’a été détectée entre les deux groupes pour le résultat principal, à savoir le délai d’arrêt des antibiotiques. Cependant, la durée d’utilisation des antibiotiques a été plus longue que prévu dans le groupe témoin (11 jours réels contre 9 jours prévus), de sorte que l’étude n’a peut-être pas été assez puissante pour détecter une réduction attendue de 25 %. Néanmoins, les deux groupes étaient similaires en ce qui concerne les durées de séjour aux soins intensifs et à l’hôpital, ainsi que les taux de mortalité aux soins intensifs, à l’hôpital et à 90 jours. Il convient de noter que le taux de déclin du niveau de PCT au cours des 72 premières heures était un prédicteur indépendant de la mortalité à l’hôpital et à 90 jours, un déclin plus lent correspondant à une mortalité plus élevée.
Le Dr Kulkarni est professeur adjoint de médecine hospitalière à l’Université Northwestern de Chicago.
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