Ce qu’un bref jogging peut faire pour votre cerveau

Si vous avez 15 minutes à perdre, ne restez pas assis à vous détendre. Au lieu de cela, selon une nouvelle étude, vous devriez sortir pour un jogging rapide et léger. Vous vous sentirez plus énergique qu’en vous reposant, ce qui vous remontera le moral et rendra votre réflexion plus efficace.

L’exercice léger fait plus pour stimuler la fonction cognitive que la relaxation pendant le même laps de temps. Et la raison semble être que le mouvement élève l’humeur et laisse les gens se sentir plus énergiques que de ne rien faire, selon des psychologues de l’Université de Reims Champagne-Ardenne, en France. Un « bref épisode d’exercice d’intensité modérée peut améliorer l’efficacité de certains processus cognitifs grâce à l’augmentation du sentiment d’énergie », écrivent-ils dans le numéro de novembre de Acta Psychologica (paywall).

Cette découverte éclaire le lien entre l’énergie, l’humeur et la cognition, qui n’a pas été exploré en profondeur, selon les chercheurs : « Pratiquement aucune étude à ce jour n’a examiné s’il existe une association entre les réponses affectives à l’exercice aigu et les effets de l’exercice aigu sur la fonction cognitive. »

Ils ont examiné les effets du repos et de l’exercice modéré sur 101 étudiants diplômés jeunes et en bonne santé, hommes et femmes. Les chercheurs soupçonnaient, sur la base de résultats antérieurs, qu’un tel lien existait bel et bien et que ce qui provoquait une amélioration de la cognition après l’exercice pouvait être un regain d’énergie qui entraîne une amélioration de l’humeur et un meilleur fonctionnement du cerveau, se manifestant par des résultats plus rapides et plus précis aux tests cognitifs.

Tester le repos et l’exercice

Pour établir ce lien, les chercheurs ont testé les capacités cognitives des sujets de l’étude et l’humeur auto-évaluée avant et après la course ou la relaxation. Comme les psychologues le soupçonnaient, ils ont constaté que le mouvement améliorait l’humeur, ce qui augmentait également les performances cognitives.

Ce que les chercheurs ne s’attendaient pas à trouver, cependant, c’est que la relaxation a en fait diminué de manière significative l’énergie et l’humeur. Cependant, précise le document, d’autres études sont nécessaires pour établir le lien précis entre la relaxation et la baisse de l’humeur et de l’énergie.

Les sujets de l’étude ont été répartis au hasard pour courir ou se détendre avec un groupe pendant 15 minutes. Ces exercices ont été précédés et suivis de tests cognitifs et d’évaluations de l’humeur.

Après s’être reposés ou avoir couru, les sujets de l’étude ont rempli une évaluation des états mentaux couramment utilisée, développée en 1992, appelée sous-échelle Vigueur-Activité du profil des états d’humeur. Les participants devaient évaluer leur humeur et leur niveau d’énergie, en choisissant parmi sept options : « vif » ; « actif » ; « énergique » ; « vigoureux » ; « alerte » ; « plein de peps » ; et « joyeux ». Leurs réponses ont été enregistrées sur un continuum de cinq points allant de 0 (très différent de ceci) à 4 (très semblable à ceci), de sorte qu’il y avait un total de 28 options disponibles.

Les sujets de l’étude ont également complété des tests cognitifs impliquant de relier divers chiffres et lettres aussi rapidement que possible. Pour les coureurs assignés au hasard, les résultats aux tests cognitifs se sont améliorés, ainsi que leur humeur et leur sens de l’énergie, après un jogging. « La principale conclusion… est que l’exercice aérobique a amélioré la vitesse de perception et le contrôle de l’attention visuelle par le biais d’une augmentation des sentiments de vigueur et d’énergie déclarés par les sujets eux-mêmes », conclut l’article.

Les sujets à qui l’on a demandé de se détendre ont toutefois connu des résultats moins bons. Leur énergie a diminué après s’être reposés et leurs performances et leur humeur ont semblé diminuer.